La lumière est source de bien-être.
La lumière naturelle est celle avec laquelle nous vivons, avec laquelle notre métabolisme (et plus largement celui des animaux et des végétaux) interagit depuis la nuit des temps. Cette lumière est évolutive, mouvante, s’éteint et, tous les jours se réapparait … à l’aurore.
Je suis convaincue que nos besoins en luminosité sont intimement liés à cette lumière naturelle. C’est biologique.
Selon les moments de la journée, les saisons, notre situation géographique, notre âge … nos besoins seront différents.
En cette période, à l’approche de l’hiver, les journées sont plus courtes, le temps est gris, la luminosité est plus faible.
Or la lumière joue un rôle essentiel dans notre métabolisme, sur notre humeur, sur notre vitalité.
Elle peut même être bénéfique dans la guérison de maladies, comme en témoigne le renommé sanatorium d’Alvar Aalto en Finlande (années 1930) dont l’architecture est orientée vers la lumière pour soigner les malades de la tuberculose, leur offrant un bain de lumière depuis les larges terrasses.
En intérieur, lorsque nous devons compenser avec de l’éclairage artificiel, nous avons souvent tendance à négliger ce lien que nous avons avec la nature. Au bureau ou sur notre lieu de travail, à la maison, en télétravail, à l’école,…. Tous ces lieux où nous passons du temps, où nous devons d’un côté, favoriser notre concentration ou de l’autre, pouvoir se détendre.
Une lumière qui s’adapte à toutes ces situations serait la bienvenue.
L’idéal est de pouvoir suivre le parcours de la lumière naturelle, au fil de la journée.
Une lumière biodynamique reproduisant le cycle circadien, c’est-à-dire que, la température de couleur de la lumière et l’intensité s’adaptent à la lumière naturelle à l’extérieur : plus chaude et assez faible au lever et au coucher du soleil et plus froide et plus intense pendant la journée, voire bleutée autour de midi.
Cela permet de rester concentré et tonique quand le corps est bien éveillé et plus détendu et relâché avant de rentrer à la maison.
La qualité du sommeil n’en sera que meilleure.
Plus concrètement :
- La lumière dite « neutre » ou « froide » (4000-5000K) attire l’attention, favorise la concentration, invite à rester en éveil. A utiliser plutôt en journée, avec des intensités assez élevées, et pas trop proche de moments de détente.
- La lumière dite « chaude » (2700-3000K) a un effet inspirant, calmant, relaxant. Une lumière plus adaptée à un travail créatif, à la lecture, … De préférence en matinée ou fin de journée ou tout simplement quand vous en ressentez le besoin.
- La lumière dite « très chaude » (2100K à 2500K) s’apparente à la lumière d’une bougie, très faible et ponctuelle. Elle rend une ambiance plus intimiste, plus reposante. Un pas vers le sommeil. S’applique chez soi, le soir, à une table de restaurant, ou dans des espaces de bien-être par exemple.
Des systèmes d’éclairage existent, intégrant cette lumière biodynamique, avec des programmations automatiques ou personnalisables.
Cela peut vite devenir assez coûteux. Mais certaines choses peuvent être mises en place au quotidien, selon ses propres besoins :
- Pour le bureau (en télétravail ou en extérieur) : prévoyez une source de lumière intense et diffuse au-dessus de votre surface de travail, en lumière blanche – chaud 3000K ou neutre 4000K – en veillant à ce qu’elle ne soit pas éblouissante. Si elle est dimmable, c’est mieux, afin de pouvoir réduire l’intensité en fin de journée par exemple. Si c’est une lampe à poser, arrangez-vous pour que les murs environnant soient aussi éclairés afin de ne pas fatiguer l’œil avec des contrastes trop forts. Vous vous sentirez mieux en fin de journée !
- A la maison, multipliez les ambiances possibles avec plusieurs interrupteurs, de l’éclairage général pour les fonctions plus dynamiques (cuisiner, etc) et un éclairage plus ponctuel et plus chaud pour la détente, avec des lampes à poser, des accentuations sur des objets, de l’éclairage indirect,… On utilise généralement du blanc chaud 2700-3000K, voire très chaud 2100-2500K ponctuellement. Toute lumière bleue est à proscrire le soir, pour vous assurer un meilleur sommeil !
On voit de plus en plus des rubans LED, à intégrer dans des gorges lumineuses ou dans du mobilier (pour le confort visuel), avec la possibilité de mixer plusieurs températures de couleur : la version « tunable white » variant de ± 3000K à 6500K pour une fonction plutôt « de jour » et la version « dim to warm » variant de ± 2100K à 3000K pour une application plutôt « le soir », en espaces de bien-être,… Cela peut être un compromis plus abordable.
J’aime aussi pouvoir se rapprocher de la lumière naturelle en termes de qualité de la lumière, d’une part avec une température de couleur juste, dont on a parlé ci-dessus, mais aussi sur le rendu des couleurs auquel l’œil est habitué en extérieur.
Il s’agit de l’ « indice de rendu des couleurs » (IRC ou Ra) dont la valeur maximale est 100% en comparaison à la lumière du soleil, incandescente. En lumière artificielle, on retrouve cette valeur dans les (regrettées) sources halogène mais pas (encore) au niveau des LED.
Donc soyez attentifs à l’achat d’ampoules LED. Un IRC de 80 est un minimum. Un IRC de 90 est très bien (peut être plus poussé pour la mise en valeur d’œuvre d’art). Si pas indiqué, se méfier.
Focus sur les espaces de bien-être justement.
Centres de soins, cabinets de massages, thérapies douces, esthétique, psychologie, méditation, yoga,… tous ces lieux invitent à la détente, au confort, à un sentiment de confiance, de bien-être.
Un éclairage bien pensé ne peut être que bénéfique.
Les ingrédients ?
- Une lumière douce, diffuse, indirecte
- Une lumière chaude (2700-3000K) voire très chaude (2100-2500K) ou biodynamique
- De la lumière naturelle (puits de lumière, baies vitrées,…)
- Des sources cachées, dirigées vers les murs ou le plafond, avec diffuseur. Eviter toute source au-dessus des tables de soins (sauf pour les activités comme la kinésithérapie où le besoin en lumière générale est plus important – les soins sont plus actifs également).
- Une lumière flexible, modulable, multiples points d’allumage ou intensités pouvant varier selon les soins donnés, créant une ambiance plus feutrée ou plus lumineuse par moment. Intéressant de surcroît pour les espaces utilisés par plusieurs praticiens !
Besoin d’un coup de boost, de vous remonter le moral ?
Une petite séance de luminothérapie est souvent nécessaire pour recharger les batteries, surtout en période hivernale !
Cela concerne d’autant plus les personnes qui travaillent avec horaires décalés par rapport à la lumière du jour.
Il peut s’agir de choses toutes simples ou plus sophistiquées…
- Allez dehors, prenez l’air, profitez des jours ensoleillés, des paysages d’automne ou enneigés !
- Chez vous, donnez-vous l’occasion de vous imprégner de lumière, avec des appareils d’éclairage plus intenses que la normale (à dimmer), soit dans une pièce attribuée (pourquoi pas dans un hall d’entrée), soit via des dispositifs portatifs, à poser, ou encore via des « Luminettes ».
- Dans les pièces exemptes de lumière naturelle, je rêve de pouvoir placer un jour les plafonds CoeLUX reproduisant de manière très impressionnante la lumière du soleil. On se croit vraiment en train de prendre un bain de lumière du jour.
En conclusion, se sentir bien, à chaque instant, passe par la lumière avec laquelle vous vivez. Profitez un maximum des apports naturels, soignez votre éclairage artificiel et modulez-le autant que possible pour l’adapter à vos besoins du moment !
Aurore Renard – conceptrice lumière et architecte d’intérieur pour aurore studio (www.aurore.studio)